Brève biographie de Lalo Schifrin
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Né à Buenos Aires (il est argentin)en 1932, Lalo Schifrin est le fils de Luis Schifrin, un violoniste professionnel. Très jeune, il étudie le piano et suit un cursus classique en Argentine. Au début des années 1950, il poursuit sa formation au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et étudie, entre autres, auprès d'Olivier Messiaen.
C'est en France qu'il commence sa carrière professionnelle comme pianiste de jazz et arrangeur.Il enregistre quelques disques de "musique latine" pour les disques "Vogue" ou le label d'Eddie Barclay.
Fin des années 1950, de retour en Argentine, Schifrin travaille surtout comme musicien de jazz, avec entre autres, son compatriote Gato Barbieri. Il est embauché par le trompettiste Dizzy Gillespie comme pianiste de son quintette. Schifrin écrit aussi pour Gillespie des pièces ou arrangements pour grandes formations ("Gillespiana Suite", "The New continent"). C'est le début du succès.
Schifrin devient staff arranger pour le label Verve Records (arrangements pour Stan Getz, Count Basie, Sarah Vaughan, Jimmy Smith, Luiz Bonfá, Cal Tjader…).
Verve appartient à la Metro-Goldwyn-Mayer (célèbre studio de cinéma à Hollywood) et Lalo Schifrin devient vite compositeur pour la MGM. À partir de cette date Schifrin, installé à Hollywood, va écrire un nombre impressionnant de musiques de films ou de séries télévisées, tout en continuant son activité dans le domaine du jazz. Schifrin mène en parallèle une carrière de musicien "classique" comme chef d'orchestre et comme compositeur (“Invocations", “Concerto pour contrebasse",”Concertos pour piano Nos. 1 & 2", “Pulsations", “Resonances”…).
Bandes originales (en rouge, les plus célèbres que le jury devrait connaître)
- 1958 : Le Chef (El Jefe) de Fernando Ayala
- 1964 : Les Félins de René Clément
- 1964 : Gone With The Wave - (B.O. du documentaire de Phil Wilson)
- 1964 : Sur la piste du rhino blanc (Rhino !) de Ivan Tors
- 1965 : Le Kid de Cincinnati (Cincinnati Kid) de Norman Jewison
- 1965 : Dark Intruder de Jack Laird
- 1965 : Le Liquidateur (The Liquidator) de Jack Cardiff
- 1965 : Les Yeux bandés (Blindford) de Philip Dunne
- 1965 : Les Tueurs de San Francisco (Once a thief) de Ralph Nelson
- 1966 : Tiens bon la rampe, Jerry (Way... Way out) de Gordon Douglas
- 1966 : Bien joué, Matt Helm (Murderer's row) de Henry Levin
- 1966 : I Deal in Danger de Walter Grauman
- 1967 : Luke la main froide (Cool Hand Luke) de Stuart Rosenberg
- 1967 : Minuit sur le grand canal (The Venetian Affair) de Frank Rosenfeld
- 1967 : Who's Minding the Mint? de Howard Morris
- 1967 : La Folle Mission du Dr. Schaeffer (The President's analyst) de Theodore J. Flicker
- 1968 : Bullitt de Peter Yates
- 1968 : Les Frères siciliens (Brotherhood) de Martin Ritt
- 1968 : Le Renard (The Fox) alias « D.H. Lawrence's The Fox » de Mark Rydell
- 1968 : Un shérif à New York (Coogan's bluff) de Don Siegel
- 1968 : Duel dans le Pacifique (Hell in the Pacific) de John Boorman
- 1968 : Les Gamines explosives (Where angels go, trouble follows) de James Neilson
- 1968 : The Rise and Fall of the Third Reich de Jack Kaufman
- 1968 : Les Corrupteurs (Sol Madrid) de Brian G. Hutton
- 1969 : Che ! de Richard Fleischer
- 1970 : De l'or pour les braves (Kelly's Heroes) de Brian G. Hutton
- 1970 : Les Proies (The Beguiled) de Don Siegel
- 1970 : Si tu crois fillette (Pretty maids all in a row) de Roger Vadim
- 1970 : I Love My Wife de Mel Stuart
- 1970 : WUSA de Stuart Rosenberg
- 1970 : Pussycat, Pussycat, I love you de Rodney Amateau
- 1970 : Imago de Ned Bosnick
- 1971 : THX 1138 de George Lucas
- 1971 : L'Inspecteur Harry (Dirty Harry) de Don Siegel
- 1971 : Mrs Pollyfax - spy de Leslie Martinson
- 1971 : Des insectes et des hommes (Hellstrom chronicles) de Walon Green
- 1971 : The Christian Licorice Store de James Frawley
- 1972 : Carnage (Prime cut) de Michael Ritchie
- 1972 : La Colère de Dieu (Wrath of God) de Ralph Nelson
- 1972 : Joe Kidd de John Sturges
- 1972 : Welcome Home, Johnny Bristol de George McCowan
- 1972 : Rage de George C. Scott
- 1973 : Opération Dragon (Enter the Dragon) de Robert Clouse
- 1973 : Magnum Force de Ted Post
- 1973 : L'Odyssée sous la mer (The Neptune factor) de Daniel Petrie
- 1973 : Tuez Charley Varrick ! (Charley Varrick) de Don Siegel
- 1973 : Bang bang d'Andrea Tonacci
- 1973 : Harry, gentleman pickpocket (Harry in your pocket) de Bruce Geller
- 1973 : Hit ! de Sidney J. Furry
- 1973 : Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) de Richard Lester
- 1974 : L'Aventurière de Hong Kong (Golden needles) de Robert Clouse
- 1974 : Enquête dans l'impossible (Man on a swing) de Frank Perry
- 1975 : The Master Gunfighter de Tom Laughlin
- 1976 : Intervention Delta (Sky Riders) de Douglas Hickox
- 1976 : Monsieur Saint-Ives (St Ives) de J. Lee Thompson
- 1976 : Le Voyage des damnés (Voyage of the Damned) de Stuart Rosenberg
- 1976 : Dollars en cavale (Special Delivery) de Paul Wendkos
- 1976 : L'aigle s'est envolé (The Eagle has landed) de John Sturges
- 1977 : Day of the Animals de William Girdler
- 1977 : Le Toboggan de la mort (Rollercoaster) de James Goldstone
- 1977 : Un espion de trop (Telefon) de Don Siegel
- 1978 : Les Visiteurs d'un autre monde (Return to the witch montain) de John Hough
- 1978 : Nunzio de Paul Williams
- 1978 : Le Faiseur d'épouvantes (The Manitou) de William Girdler
- 1978 : Le Chat qui vient de l'espace (The Cat from outer space) de Norman Tokar
- 1979 : Bons baisers d'Athènes (Escape to Athena) de George P. Cosmatos
- 1979 : Boulevard Nights de Michael Pressman
- 1979 : Amityville, la maison du diable (The Amityville horror) de Stuart Rosenberg
- 1979 : Avec les compliments de Charly (Love and bullets) de Stuart Rosenberg
- 1979 : Airport 80 Concorde (The Concorde : Airport '79) de David Lowell Rich
- 1980 : Le plus secret des agents secrets (The nude bomb) de Clive Donner
- 1980 : Serial de Bill Persky
- 1980 : Brubaker de Stuart Rosenberg
- 1980 : Le Chinois (The Big Brawl) de Robert Clouse
- 1980 : Le Concours (The competition) de Joel Oliansky
- 1980 : Le Jour de la fin du monde (When Time Ran Out) de James Goldstone
- 1980 : L'Enfer des armes (Dangerous Encounters of the First Kind) de Tsui Hark (réutilisation de passages d'Amityville, la maison du diable)
- 1981 : La Peau (La Pelle) de Liliana Cavani
- 1981 : Loophole de John Quested
- 1981 : Los Viernes de la eternidad de Hector Olivera
- 1981 : Buddy Buddy de Billy Wilder
- 1981 : L'Homme des cavernes (Caveman) de Carl Gottlieb
- 1982 : A Stranger is watching de Sean S. Cunningham
- 1982 : Mortelle seduction (The Seduction) de David Schmoeller
- 1982 : Class 1984 (Class of 1984) de Mark L. Lester
- 1982 : Amityville 2, le possédé (Amityville II : The Possession) de Damiano Damiani
- 1982 : Fast-Walking de James B. Harris
- 1983 : Le Retour de l'inspecteur Harry (Sudden Impact) de Clint Eastwood
- 1983 : L'Arnaque 2 (The Sting II) de Jeremy Kagan
- 1983 : Doctor Detroit de Michael Pressman
- 1983 : Osterman Week-end (The Osterman weekend) de Sam Peckinpah
- 1984 : Tank de Marvin J. Chomsky
- 1985 : Représailles (The New Kids) de Sean S. Cunningham
- 1985 : Bad Medicine de Harvey Miller
- 1985 : Sans issue (Black Moon rising) d'Harley Cokeliss
- 1986 : The Ladies Club de Janet Greek
- 1985 : Un été pourri (The Mean season) de Phillip Borsos
- 1987 : Le Quatrième Protocole (The Fourth protocol) de John Mackenzie
- 1988 : Berlin Blues de Ricardo Franco
- 1988 : L'inspecteur Harry est la dernière cible (The Dead pool) de Buddy Van Horn
- 1989 : Retour de la rivière Kwaï (Return from the river Kwai) de Andrew V. McLaglen
- 1991 : FX2 effets très spéciaux (F/X2 : the deadly art of illusion) de Richard Franklin
- 1993 : Les Allumés de Beverly Hills (The Beverly Hillbillies) de Penelope Spheeris
- 1995 : Manhattan merengue de Joseph B. Vasquez
- 1996 : Mission impossible (Mission : Impossible) de Brian de Palma
- 1996 : Scorpion Spring de Brian Cox
- 1997 : Argent comptant (Money Talk) de Brett Ratner
- 1998 : Rush Hour de Brett Ratner
- 1998 : Something to believe in de John Hough
- 1998 : Tango de Carlos Saura
- 2000 : Mission impossible 2 (Mission : Impossible II) de John Woo
- 2000 : Longshot de Lionel C. Martin
- 2001 : Rush Hour 2 de Brett Ratner
- 2001 : Kate et Léopold (Kate & Leopold) de James Mangold
- 2003 : Bronx à Bel Air (Bringing down the house) d'Adam Shankman
- 2003 : Coup d'éclat de (After the sunset) de Brett Ratner
- 2004 : Le Pont du roi Saint-Louis (The Bridge of San Luis Rey) de Mary McGuckian
- 2006 : Abominable de Ryan Schifrin
- 2007 : Rush Hour 3 de Brett Ratner
Télévision
Schifrin a beaucoup écrit pour la télévision (séries et téléfilms). La liste suivante est non exhaustive.- Des agents très spéciaux (The Man from U.N.C.L.E.) (1964)
- La Grande Vallée (The Big Valley) (1964)
- Mission impossible (Mission : Impossible) (1966)
- T.H.E. Cat (1966)
- Mannix (1967)
- The Aquarians (1970)
- La Planète des singes (Planet of the apes) (1974)
- Starsky et Hutch (1975) attention, il s'agit du générique US
- Kung Fu : The movie (1986)
Musique de "Mission:impossible"
Musique de "Mannix"
Cette musique est assez représentative de la musique composée en général par schifrin pour le cinéma et la télévision dans un style Jazz rock très en vogue dans les années 70, dont Schifrin est l'un des meilleurs représentants.
Musique US de "Starsky and Hutch"
Analyse musicale:
Un petit lien pour l'instant.
Le compositeur a souhaité créer un fort contraste entre deux sentiments antagonistes provoqués chez l'auditeur par la superposition de différents motifs musicaux, l'innocence et l'angoisse.
Le thème principal au cinéma sert a identifier le film, lui donner une existence musicale que les spectateurs mémoriseront.
La musique d'Amityville est introduite par des arpèges réguliers en ostinato sur un rythme ternaire joués au piano. Le tempo est lent et la nuance est douce.
Après quelques mesures d'introduction, des violons viennent se greffer sur l'arpège, en jouant des notes longues dans l’aigu. Ces notes sont jouées avec l'archet suffisamment près du chevalet pour que le son devienne strident.
Ces notes aiguës ne semblent pas calées sur la mesure du piano.
Le troisième élément sonore sont des voix d'enfants, aiguës qui fredonnent une sorte de berceuse innocente.
Il n'y a pas de paroles. L'ensemble musical à cet instant est encore relativement cohérent et la berceuse se développe quelques instants jusqu'à l'apparition des violoncelles et des contrebasses. Le glissendo ascendant qu'ils jouent dans un registre très grave tranche clairement avec l'ambiance initiale de la comptine enfantine. Jouées pourtant tout en douceur, ce motif grave donne une impression de brutalité, de ne pas être à sa place. L'auditeur ressent alors un malaise et l'angoisse peut se faire sentir.
Une flûte traversière joue un contrepoint (un contre-thème) comme une réponse à la mélodie des enfants. Seulement la tonalité utilisée (ou le mode) par la flûte n'est pas la même que celui de l'accompagnement au piano. Il y a dissonance.
De manière imperceptible, le piano s'efface dans une sorte de fondu-enchaîné au profit de la harpe.
Schifrin utilise des bruitages de crissements métalliques pour compléter sa partition et augmenter le malaise et l'angoisse de l'auditeur.
Le compositeur a voulut, dans le rapport entre la musique et l'image, que la maison semble vivante. C'est en effet le personnage principal du film.
Par contre, rien ne sert de préciser le numéro de l'opus, car la musique est la même (le thème principal) dans les deux opus d'Amityville.
Bon courage pour demain.
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