mercredi 13 novembre 2013

Estelle Objet d'étude n°1

Thématique

1.       Arts, espace, temps.  « Arts du langage ».
Problématique : La nostalgie dans l'œuvre d'Aznavour (à redéfinir)
  • autres chansons du même sujet :
-Sa jeunesse
-Non, je n'ai rien oublié
-Deux guitares
-hier encore



Pistes de travail
  • Etude du texte de "La bohème"
  • Définir le sens du titre en lien avec les origines de l'artiste
  • Etude comparer avec d'autres chansons du même auteur (points communs, sujets, phrases qui reviennent)
  • Etude de la musique. (Etude de la version originale, rappel du type d'orchestration-orchestre symphonique, variété romantique-recherche d'élément ramenant aux origines "orientales" d'Aznavour. Possibilité de s'aider par l'intermédiaire d'un vidéo de la chanson en concert)
  • Possibilité d'illustrer via un diaporama le Paris des années 50-photos de Montmartre en noir et blanc, peinture de Paris ou de quelques artistes établis à Paris à cette période.
  • Le côté universel de ce thème a fait de ce titre l'un des plus grands succès de la chanson français à travers le monde. Aznavour l'a d'ailleurs réenregistré en italien, espagnol, anglais, allemand et en portugais!
 
La chanson d'Aznavour parle des artistes qui menaient une vie de Bohème au début du XXe siècle à PARIS, principalement dans le quartier de Montmartre. La Bohème c'est une façon de penser et de vivre dans l''insouciance du lendemain, la Bohème refuse la domination des bourgeois.
Ce mouvement existait déjà au XVIIIe siècle. Au XIXe il désigne un mouvement littéraire et artistique en marge du mouvement romantique plus "aristocratique". Il s'amplifie au début du XXe siècle.

L'expression "bohème" connait un déclin à partir de 1960. Charles Aznavour écrit le texte de sa chanson en 1965, il nous parle d'un temps révolu, et le fait avec nostalgie. Dans le texte il dit "je vous parle d'un temps que les moins de 20ans ne peuvent pas connaître", donc il situe "sa" bohème au début du XXe siècle (mais forcément avant la seconde guerre mondiale).

Les artistes avaient été attirés par le quartier de Montmartre par le prix modeste des loyers. Peintres, sculpteurs, écrivains ou poètes s'y étaient installés (Toulouse-Lautrec, Modigliani, Utrillo, Picasso...). Ils se retrouvaient au "Lapin Agile" pour manger, chanter et rire, refaire le monde. Certains allaient danser au Moulin de la Galette.



Charles Aznavour naît le 22 mai 1924, rue Monsieur-le-Prince à Paris, dans une famille d’artistes. Son père, Micha Aznavourian, arménien né en Géorgie, est le fils d’un cuisinier du gouverneur d'Arménie. Sa mère, Knar Baghdassarian, est issue d’une famille de commerçants arméniens de Turquie.
 
C’est par hasard que le petit Charles voit le jour en France, alors que ses parents séjournent à Paris dans l’attente d’un visa pour les États-Unis. Micha, ancien baryton, ouvre un petit restaurant arménien à Paris, où il chante pour les exilés d'Europe centrale. Avec sa femme qui est comédienne, ils élèvent leurs deux enfants, Charles et sa sœur aînée Aïda, dans une atmosphère de musique et de théâtre et au milieu des nombreux artistes qui fréquentent le petit restaurant de la rue de la Huchette. C'est à l’âge de neuf ans que le jeune Aznavour (qui devient son nom de scène) débute sa carrière de chanteur et de comédien.


La carrière d'Aznavour connaît un premier éveil en 1946 lorsqu’il est remarqué par la chanteuse Édith Piaf. Formant alors le duo Roche et Aznavour (avec le pianiste Pierre Roche), ils accompagnent Piaf dans une tournée en France et aux États-Unis.
Esprit autocritique, Aznavour écrit, lucide : « Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d'instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Ma voix ? Impossible de la changer. Les professeurs que j'ai consultés sont catégoriques : ils m'ont déconseillé de chanter. Je chanterai pourtant, quitte à m'en déchirer la glotte. D'une petite dixième, je peux obtenir une étendue de près de trois octaves. Je peux avoir les possibilités d'un chanteur classique, malgré le brouillard qui voile mon timbre [...] ».
 

La chanson « La Bohème » est une chanson extraite de l'opérette "Monsieur Carnaval" dont Charles Aznavour a écrit les chansons. La pièce est inspirée du phénomène socio-artistique qui commence bien avant l’époque de jeunesse de notre chanteur.
Anthony Glinoer en donne une définition assez fidèle. « En tant qu’entité sociologique censée conjoindre dans une même persona Pétrus Borel, Henri Murger, Privat d’Anglemont, Verlaine, Picasso et Charles Aznavour, pour ne parler que de la France, la bohème est une fiction de l’histoire littéraire. Chronologiquement indéfinissable, sociologiquement confuse, littérairement indécidable, la bohème forme une catégorie fourre-tout, une construction à toutes fins utiles.
Et pourtant, si elle ne cesse de filer entre les doigts de l’historien, la bohème joue bel et bien un rôle de premier plan dans les représentations dont l’activité littéraire et artistique fait l’objet aux xixe et xxe siècles.
Le portrait physique et social du bohème typique nous est d’emblée familier et s’impose même en haut de la liste de nos imaginaires de l’écrivain et de l’artiste : Costume étrange, cheveux longs, existence au jour le jour, absence de domicile fixe, liberté sexuelle, enthousiasmes politiques extrémistes, penchant pour la boisson, pour la drogue, peu de goût pour le travail régulier, beaucoup pour la vie nocturne », etc.
La bohème et le bohème, en somme, nous apparaissent mais nous échappent. » (Anthony Glinoer, « L’orgie bohème », COnTEXTES [En ligne], n°6 | septembre 2009 , mis en ligne le 28 août 2009, consulté le 28 décembre 2011 : http://contextes.revues.org/index4369.html)

 
L’un des endroits préférés par les artistes de cette période était Montmartre.


   
Montmartre fut longtemps un village hors de Paris. Son nom a sans doute pour origine Mons Martis (le mont de Mars) car à l'époque gallo-romaine, un temple dédié à Mars, dieu de la guerre, se trouvait sur la butte (ainsi qu'un autre temple, dédié à Mercure). Une autre origine étymologique est cependant évoquée : le mont du martyre (martyr venant du grec martus) car elle fut, selon la légende, un lieu de passage important de Saint Denis, premier évêque de Paris, qui aurait survécu à son exécution. Victime des persécutions anti-chrétiennes il fut décapité sur la colline de Montmartre avec deux autres coreligionnaires. La légende raconte qu'il ramassa sa tête et marcha jusqu'à l'emplacement de l'actuelle basilique de Saint-Denis où il fut inhumé. Une des rues historiques menant à Montmartre s'appelle la rue des Martyrs.

Aux xixe et xxe siècles Montmartre a été un lieu phare de la peinture, accueillant des artistes comme Pissarro, Toulouse-Lautrec, Steinlen, Van Gogh, Modigliani, Picasso... Plus tard les artistes peintres abandonnèrent peu à peu le quartier de Montmartre, préférant se réunir désormais dans un autre quartier de Paris, le quartier du Montparnasse.

Historiquement le quartier de Montmartre comprend la partie ouest du 18e arrondissement, la partie nord du 9e arrondissement.

 

 
Montmartre est désormais un quartier de Paris situé dans le nord de la capitale, sur la colline de la butte Montmartre qui est l'un des principaux lieux touristiques de Paris. C'est à Montmartre qu'est situé le point culminant de Paris : 130,53 mètres, altitude du sol naturel à l’intérieur du cimetière jouxtant l’église Saint-Pierre de Montmartre.
On accède au sommet de la colline par le funiculaire ou en empruntant un escalier de 222 marches.



Le premier funiculaire de Montmartre circula dès 1900 grâce à un système à eau, puis  grâce à un moteur électrique 30 ans plus tard. En 1991, il a été entièrement automatisé et gravit désormais les 36 m de dénivelé en moins d'une minute et trente secondes.



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