dimanche 9 février 2014

Opéra chinois: le roi singe

La légende populaire du « Roi Singe » relate les aventures d’un moine bouddhiste et de ses disciples animaux, le singe Sun Wukong et le cochon Zhu Bajie, partis jusqu’en Inde à la recherche de textes sacrés.

C’est une épopée fantastique que retrace ce spectacle où se mêlent musique, danse, théâtre et acrobaties.
Le rôle du singe exige de l’acteur une imitation réaliste des gesticulations simiesques ainsi qu’un jeu expressif qui traduise la vivacité des sentiments animaux.



L’Opéra chinois

Ce terme peut être un peu trompeur tant dans la Chine traditionnelle, opéra et théâtre se confondaient. À l’origine, les représentations d’opéra étaient données dans la cour des temples. C’est un mode d’expression complet où se mélangent l’art des conteurs, la danse, l’acrobatie, et bien sûr le chant et la musique. Autrefois, comme beaucoup de Chinois étaient analphabètes, l’opéra permettait de transmettre oralement l’histoire chinoise. Comme l'affirme un dicton, découvrir l'opéra (reflet de toute la culture chinoise) permet de « se faire une idée de la panthère à travers un de ses poils »!

Chaque « acteur-danseur-chanteur-acrobate », à force de travail acharné, déploie un jeu d'une incroyable perfection. La formation est très difficile : les enfants, choisis pour leurs qualités physiques et vocales, commencent souvent l’entraînement dans des écoles spéciales à partir de huit ans, à raison de huit heures par jour. Dans l’ancien temps, les troupes étaient itinérantes et volaient des enfants ou les achetaient à des parents très pauvres pour en faire des apprentis acteurs quasiment esclaves. On dit souvent que pour apparaître dix secondes sur scène, il faut dix années de répétition dans les coulisses. Le public chinois est très exigeant : il attend les moments périlleux pour critiquer ou apprécier en commentant bruyamment.

Les rôles des comédiens sont divisés en 4 groupes : sheng, dan, jing et chou. Les sheng sont des rôles d'homme où l’on distingue les vieillards, les jeunes premiers et les guerriers. Les dan sont des rôles féminins ; autrefois, ils étaient joués par des hommes. On différencie les femmes vertueuses, les coquettes, les intrépides qui peuvent donner de bons coups de pied et les vieilles femmes. Les jing, dont le nom signifie "visage peint", sont très impressionnants : ce sont des personnages qui peuvent être des bandits, des généraux ou des juges, dont le caractère est peint sur le visage. Les chou (prononcer "tchau") sont les clowns : ils peuvent aussi bien être bons, intelligents que méchants ou sots.
      Maquillage du roi singe

Traditionnellement, il n’y a pas de décor sur scène ; les maquillages et les costumes jouent un rôle très important. La peinture du visage a remplacé les masques et met en évidence le caractère des personnages. On utilise surtout de la poudre blanche, du fard rouge et du noir. Le rouge correspond par exemple à la loyauté et à la raison, c’est la couleur des héros, alors que le blanc est signe de ruse, de caractère complexe. Pour « les visages peints », on utilise aussi d’autres couleurs. 
      Les manches flottantes

Les costumes sont brodés et colorés ; on y ajoute de longues manches blanches flottantes avec lesquelles l’acteur joue, par exemple pour indiquer aux musiciens qu’il va commencer à chanter. Le mime est très important : par exemple si un personnage doit ouvrir une porte, il mime le passage à travers une porte inexistante. Le jeu des yeux, du visage, les mouvements des bras(repris de l’art des marionnettes), la démarche, la manière d’entrer sur scène, la manière de rire, sont codifiés d’une manière très précise. 

En occident, à chaque opéra correspond une musique qui a été écrite spécialement par un compositeur ; en Chine, la musique diffère, mais seulement selon les époques ou les régions. Il y a des airs-types qui peuvent servir dans des opéras différents, que l’on combine et que l’on adapte pour chaque nouveau spectacle. Les musiciens sont au service des acteurs qu’ils doivent suivre : le plus difficile est d’accompagner les numéros de combat et d’acrobatie ! Les percussions sont très importantes et le jeu du maître-tambour coordonne tous ceux qui sont sur scène. 
      Scène de combat, troupe guoguang

À partir du XIXème siècle s’est constitué l’opéra de Pékin, plus rapide et plus spectaculaire, qui va devenir l’opéra national. Un des acteurs les plus connus d’opéra de Pékin, Mei Lanfang, avait fasciné Charlie Chaplin.



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